Les Vigies
group show
Exhibition : May, 2018.
Galerie Alexandra de Viveiros
Private place, Paris.
Private place, Paris.
Fr
“ Par quelque mystérieux hasard d’une date fortuitement choisie, cette exposition rassemble quatre artistes de l’inquiétude – ou faudrait-il dire de l’exploration inquiète ? - autour d’une icône de la certitude, Yuri Gagarine, dont le vol du 12 avril 1961 à bord du vaisseau Vostok C est peut-être la dernière geste héroïque de notre civilisation, répliquée comme en un combat antique par le vol d’Armstrong de juillet 1969. En cela, elle nous parle visuellement de cette perte qui est au cœur des temps présents, qui peut-être les définit, et que nous ne savons nommer que par antiphrase. Ces deux temps mythiques de la conquête de l’espace ont paru entremêler le génie technique de l’homme, c’est-à-dire le narcissisme inévitable et en apparence triomphant d’une raison capable de convoquer l’avenir sous la forme qu’elle réclame, et un monde du merveilleux, de la légende, sur lequel ouvraient les portes de cette aventure.
“ Par quelque mystérieux hasard d’une date fortuitement choisie, cette exposition rassemble quatre artistes de l’inquiétude – ou faudrait-il dire de l’exploration inquiète ? - autour d’une icône de la certitude, Yuri Gagarine, dont le vol du 12 avril 1961 à bord du vaisseau Vostok C est peut-être la dernière geste héroïque de notre civilisation, répliquée comme en un combat antique par le vol d’Armstrong de juillet 1969. En cela, elle nous parle visuellement de cette perte qui est au cœur des temps présents, qui peut-être les définit, et que nous ne savons nommer que par antiphrase. Ces deux temps mythiques de la conquête de l’espace ont paru entremêler le génie technique de l’homme, c’est-à-dire le narcissisme inévitable et en apparence triomphant d’une raison capable de convoquer l’avenir sous la forme qu’elle réclame, et un monde du merveilleux, de la légende, sur lequel ouvraient les portes de cette aventure.
Vostok – Orient – est le nom du vaisseau matériel, de la Santa Maria moderne, mais aussi de cette part de désir d’enchantement qui nous habite toujours.
Cet entrelacement de la technique et du mythe est un moment dont nous conservons la nostalgie, mais dont la civilisation numérique nous éloigne sans doute à jamais, ou pour longtemps : au monde du merveilleux désormais discrédité s’est substitué un monde du virtuel qui est lui aussi du côté de la technique, du côté de la combinatoire. Un déséquilibre s’instaure.
Héros, mais aussi icône que Yuri Gagarine, portraituré mille fois par cent artistes officiels. Figure agonisante après les trente-deux siècles qui nous séparent du combat d’Achille.
Que toute l’astrophysique contemporaine se passionne pour les singularités qui ont rendu possible l’univers, et sans doute le menacent dans sa possibilité même, importe peu : ce sont des abstractions d’une hauteur trop vertigineuse pour la conscience. Une photographie de la Lune, une trajectoire de météorite, une station spatiale en orbite, sont des objets désormais trop concrets pour laisser notre pensée échapper à la gravité d’un destin techniquement déterminé. Les mêmes réflexions se pourraient faire à partir du terrain de la biologie, et bientôt de la pensée elle-même, investie par la dimension de l’intelligence dite artificielle.
Entre un devenir cartographié, mathématisé, apprivoisé si l’on veut, et la nostalgie d’une rêverie désormais entravée, ou transformée en simple divagation, les artistes ici rassemblés proposent des lieux visuels d’où interroger notre condition au moyen de l’ambigüité. Car l’ambigüité fut de tous temps l’outil des prophètes, des sybilles, des devins. Et si l’art devait jamais se ranger du côté de la certitude, il se dégraderait en simple technique. Pour reprendre le mot si galvaudé mais si juste de Martin Heidegger, le questionnement est bien la piété de la pensée. L’art, depuis ses origines, est la forme la moins raisonnante, la plus mystique, de cette piété.
Ambigüité d’un astre que Mathieu Merlet Briand propose non pas comme image de la Terre, ou de Mars, ou d’ailleurs, mais comme une sorte d’épiphanie, d’étrange Visitation d’un ailleurs qui revêt les apparences d’un objet familier de l’astronomie. Carte qui n’en est pas une, mais dont on comprend d’instinct qu’elle voudrait nous appeler à un voyage au moins mental, que la paresse nous fait hésiter à entreprendre. Sur quel vaisseau irons-nous ? [...] ”
Texte de Fabrizio Donini Ferretti.
Exhibition with :
Mathieu Merlet Briand, Anne-Flore Cabanis, Alice Nikolaeva, Gosha Ostretsov.
Communiqué de Presse Fr ︎
alexandradeviveiros.com ︎
Mathieu Merlet Briand, Anne-Flore Cabanis, Alice Nikolaeva, Gosha Ostretsov.
Communiqué de Presse Fr ︎
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Exhibited work :
We live on a planet #earth, 2017,
impression sur alu dibond, diam. 150cm x 3 cm.
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© Mathieu Merlet Briand studio