Mathieu Merlet Briand
Text by Filipe Pais
exhibition : M@terial, solo show, 2018
En | Fr | 2018


En

Sustained by an immeasurable force that tends to absorb all the stuff of the world, the exodus towards the “virtual”, wasn’t simply reproducing the non-digital world. Pre-digital concepts, ideas, ideologies, philosophies, thoughts and object of all sorts circulate and shape the inner structures of our digital networks
and environments. However, things got convoluted... lately new objects, concepts, materials, perceptual and existential modes emerge from this intertwined,and indivisible whole that envelops digital, non-digital and nature.It seems impossible to see it otherwise.
M@terial, a solo show by Mathieu Merlet Briand embraces this idea.

The artefacts presented here look like archaeological remains from a digital environment or assets removed from a video game level. Whatever they are, wherever they came from, they announce the end of a dualism — digital and non-digital matter are now one. They are both there, present-at-hand, even if these artefacts are devoid of any electric voltages.In this post-Google world created by Mathieu Merlet Briand, basalt, marble, silicon and other elements usually found in nature gain a new materiality.These artefacts embody the ways in which Google perceives, represents and maps the world, using massive collections of images and complex sets of data.As in digital assets, behind the facade of Google Red Marble, we won’t find nothing but empty space, so our eyes keep wandering and wondering through these mysterious and hypnotic textures. These algorithmic collages resultfrom a shared process between artist, computer and Google, that always starts with a search query: “red marble”, “silicon”, “basalt” ... Google Images provide the raw material: the images, these are then filtered, processed and abstracted by algorithms designed by the artist, and they are finally printed out in different materials and shapes.But don’t be deceived by names... M@terial is not an exhibition aboutmaterials, whether they are new or old. If it’s about something, then we should look elsewhere. The three glass windows, an early-project by the artist, seemto give us a hint. They remind us that our digital interfaces are still windowsto the world. Yet, the way they display it, what and how they frame it, oscillates between opacity and transparency. This swing, we shouldn’t forget, is intrinsically ideological and political. Google Red Marble and the other artefacts on the show are not only materials generated after Google Images. These artefactsare another proof that digital apparatus and networks are not only creating surfaces that attempt to represent the world, they are the world as well!These surfaces envelop us, influence and filter our perception,and as a consequence, create new worlds.





Fr

Portée par une force incommensurable qui tend à absorber toutes les choses du monde, l'exode vers le « virtuel », n'a pas consisté simplement à reproduire le monde non-digital. Concepts pré- numériques, idées, idéologies, philosophies, pensées et objets de toutes sortes circulent et façonnent les structures de nos réseaux et environnements numériques. Cependant, les choses se sont compliquées... Ces derniers temps, de nouveaux objets, concepts, matériaux, modes perceptuels et existentiels émergent de ce « tout » indivisible et indissociable qui englobe le numérique, le non-numérique et la nature. Il semble impossible de le voir autrement. « M@terial », une exposition personnelle de Mathieu Merlet Briand, embrasse cette idée. 

Les artefacts présentés ici ressemblent à des vestiges archéologiques d'un environnement numérique ou à des fragments extraits d'un jeu vidéo. Quels qu'ils soient, d'où qu'ils viennent, ils annoncent la fin d'un dualisme : le numérique et le non-numérique ne font désormais plus qu’un. Dans ce monde post-Google créé par Mathieu Merlet Briand, le basalte, le marbre, le silicium et d'autres éléments habituellement présents dans la nature acquièrent une nouvelle matérialité. Ces artefacts matérialisent la façon dont Google perçoit, représente et cartographie le monde, en utilisant des collections massives d'images et des ensembles de données complexes. Comme dans les objets issus des mondes numériques, derrière la façade de « Google Red Marble », nous ne trouverons rien d'autre qu'un espace vide, alors nos yeux continuent à errer et à s’interroger sur ces textures mystérieuseset hypnotiques. Ces collages algorithmiques résultent d'un processus impliquant l’artiste, l’ordinateur et Google, qui commence toujours par une recherche : "marbre rouge", "silicium", "basalte"... Google Images fournit la matière première : les images sont ensuite filtrées, traitées et recomposées par des algorithmes conçus par l'artiste ; les « matières » produites sont ensuite imprimées sur différents matériaux mises en formes. Mais ne vous laissez pas tromper par les titres ... « M@terial » n'est pas une exposition sur les matériaux, qu'ils soient nouveaux ou anciens. S'il s'agit bien de quelque chose, alors nous devons le chercher ailleurs. Les trois fenêtres en verre, pièces préliminaires de l'artiste, semblent nous donner un indice. Ils nous rappellent que nos interfaces numériques sont toujours des fenêtres sur le monde. Pourtant, la façon dont elles le reflètent, et la manière dont elles l'encadrent oscillent entre l’opacité et la transparence. Ce basculement, il ne faut pas l'oublier, est intrinsèquement idéologique et politique.« Google Red Marble » et les autres œuvres exposées ne sont pas uniquement des matières générées d’après Google Images. Ces artefacts sont une autre preuve que les appareils et les réseaux numériques ne créent pas uniquement des surfaces tentant de représenter le monde, mais qu'ils sont aussi le monde ! Ces surfaces nous enveloppent, influencent et filtrent notre perception et, par conséquent, créent de nouveaux univers.






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