Mathieu Merlet Briand
Texte de Romain Semeteys
à propos de l’exposition : Environnement, solo show, 2017
2017 | Fr 

En considérant les données du web comme faisant partie intégrante de notre écosystème, au sens le plus biologique du terme, Mathieu Merlet-Briand fait un pont assuré entre la technologie et le vivant. Au même titre qu’un élément naturel ou qu’une force physique, l’artiste englobe internet dans un ensemble indissociable de notre milieu de vie, le biotope, et donne à voir des perceptions innées et spontanées des réseaux technologiques qui nous entourent.

#, Hashtag
En anglais To Hash englobe à la fois l’action de découper et la notion de déchet. D’une certaine manière, ce sont avant tout des collages que Mathieu Merlet-Briand présente à travers cette exposition. Suivant le procédé et les techniques liés à cette pratique, il déchiquette des images et récupère des échantillons pour les agglomérer et constituer un nouvel ensemble.
La singularité de son action réside dans l’utilisation de l’algorithme comme outil de création premier, lui permettant de composer des variations superposées d’images provenant de requêtes de mots clefs sur différents moteurs de recherche.
Dans un amalgame intuitif, la saturation des motifs créés suggère l’idée de masse de données, de grandeurs immenses qui dépassent l’entendement humain. Les accumulations d’impressions nous parlent d’un gâchis certain, à nos yeux invisible car a priori intangible et trop éloigné. Telle une grande déchetterie globalisée, le web peut être ainsi être vu comme une poubelle géante, où circulent une quantité faramineuse d’éléments divers et variés. Dans « From #data we are » les tissus imprimés déposés sur portants peuvent ainsi rappeler l’univers de l’industrie textile et de ses showroom, nous renvoyant à une image de la consommation et de la surproduction à outrance.
Avec ses méthodes de modélisation 3D, ses scripts auto-programmés et ses logiciels de retouches, Mathieu Merlet-Briand semble pourtant vouloir altérer, volontairement, la perception de la réalité. En se servant de différents calques, de filtres et de remplissages soignés, il magnifie finalement ce décalage entre rythme biologique, génétique, rythme technologique et social.
C’est ainsi que l’idée de surface revient constamment dans ce projet, elle est importante pour comprendre le travail de l’artiste car elle évoque la notion d’apparence. Ses compositions de formes agglomérées sur plexiglass ( « In the #fire, are the plants » ) et bâches micro-perforées ( « In an infinite fall of #water we surf » ) deviennent opaques et réfléchissantes, comme nos écrans du quotidien.
Des surfaces moirées aux reflets changeants, des images distordues aux jeux de résolution différentes : autant d’artifices que Mathieu Merlet Briand met en oeuvre pour nous emmener sur sa vision évolutive de l’environnement. 



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